Description: (ARMEL-BEAUFILS, Émile-Jean / DUPOUY, Auguste). Important et passionnant ensemble de correspondances adressées par le sculpteur à l’homme de lettres, son ami. Six lettres et sept cartes postales. Vers 1935-1940. Émile-Jean Armel-Beaufils, dit Armel Beaufils, est un sculpteur breton, né à Rennes le 26 novembre 1882 et mort à Saint-Briac-sur-Mer le 21 février 1952. Il a été élève à l’École des Beaux-arts de Rennes de 1903 à 1906, puis à l’École nationale des Beaux-arts de Paris dans les ateliers de peinture de Luc-Olivier Merson et de sculpture d’Antonin Mercié. Il épouse le 30 octobre 1923 à Dinard Suzanne Duvivier (1892‑1978), fille du peintre belge Louis Duvivier, qui deviendra sculptrice à ses côtés, sous le nom de Zannic Armel-Beaufils. Ils s’installent ensemble dans leur maison-atelier « Kan an Awel » de Saint-Briac. Armel-Beaufils était membre de plusieurs sociétés et associations, comme les Bleus de Bretagne, la Fédération des Sociétés bretonnes de Paris, la Bretagne artistique, etc. Il a réalisé de nombreux portraits et plusieurs monuments aux morts et monuments commémoratifs, dont celui d’Anatole Le Braz à Saint-Brieuc et de Chateaubriand à Saint-Malo. Auguste Dupouy (Concarneau, 1872 – Quimper, 1967) était un écrivain et journaliste breton. Bien qu’ayant étudié et enseigné à Paris une partie de sa carrière, il a toujours gardé un lien étroit avec la Bretagne et les milieux artistiques bretons. Régionaliste, très attaché à la culture bretonne sans jamais être nationaliste, il a beaucoup écrit sur la Bretagne et a fréquenté de nombreux écrivains, intellectuels et artistes bretons, comme par exemple Armel Beaufils, comme l’attestent les documents présentés ici. - Ensemble de sept cartes postales représentant des sculptures pour cinq d’entre-elles et des terre-neuviers au départ de Saint‑Malo pour les deux autres. Ces cartes postales ont été adressées à Auguste Dupouy et il y transparait une grande amitié entre les deux hommes, partagée avec leurs épouses (Suzanne a coécrit un de ces cartes). a) Le monument à Anatole Le Braz à Saint-Brieuc, sculpté par Armel Beaufils et inauguré en 1930 : « Ma femme trouve que je n’ai pas été assez gentil avec vous (???) et me prie de vous exprimer tous nos sentiments de vive gratitude pour tout le mal que vous vous êtes donné pour moi depuis 4 ans au cours de cette affaire en vue de la matérialisation du sourire de Le Braz. Trouvez donc ici l’un et l’autre l’expression de ma reconnaissance affectueuse. Armel Beaufils. » b) Une jeune Bretonne à l’air affecté : « Bien chers amis, Tous nos remerciements et nos bonnes pensées / Pour la délicieuse soirée / Avec vous et vos amis passée / Merci aussi avant que je m’en aille / De votre nouvelle étude de la Cornouaille » – Nous nous réjouissons beaucoup de cette lecture, mais elle causa à lutter avec le souvenir que nous avons gardé de « Face au couchant » de vos admirables peintures brestoises. […] » c) Une Vierge noire, datée du 31. Xbre 38 : « Cette petite Vierge noire, À Auguste Dupouy, en souvenir de cette exposition qu’il voulut bien honorer de sa présence et en rehaussa l’éclat. De bons baisers à sa femme, avec des vœux de bonheur à partager avec toute sa chère famille. » d) Une ballerine : « À Madame Auguste Dupouy, un petit bonjour en passant / et une petite ballerine usée [?] au maître Auguste Dupouy. Armel Beaufils. » e) Trois bretonnes en buste avec le titre « Quimper ». Non écrite. f) Un terre-neuvier (une face écrite par Suzanne Armel-Beaufils, l’autre par Armel Beaufils) : « Cher ami, Je suis trop flattée pour attendre plus longtemps le plaisir de vous remercier des vers que je vous ai inspirés, cela m’est si rarement arrivé que nous nous sommes empressés de les accrocher dans « Kan Kan » sous un cadre. Ils deviennent ainsi le témoignage de votre pensée présente. Toute notre affection à votre femme et à vous cher ami. Bien sincèrement, Suzanne Armel-Beaufils. » / « Quelle belle et émouvante Lannionnaise pour symboliser « La Payre » il y avait à faire à la base du mouvement Le Goffic ! Enfin c’était une belle fête et j’ai envoyé un mot à J.J.L. pour le féliciter sans sous-estimer la participation de l’U.R.B. Bateau chargé d’amitiés à vous 2, Armel Beaufils ». g) Un terre-neuvier : Armel Beaufils fait part de son inquiétude au sujet de la santé de Madame Dupouy ainsi qu’au sujet des évacuations dues à la guerre : « […] Je me suis fait délivrer un certificat des Beaux-arts, certifiant que je ne puis bouger ni me séparer de travaux intransportables, en cas d’évacuation générale. Oui, vous pouvez faire suivre la lettre du Colonel Domino [?] à Madame Vallée. C’est une attestation de la suite et fin de l’affaire de Rockerezenn. […] » - Deux enveloppes de lettres adressées par Armel Beaufils à Auguste Dupouy, « homme de lettres », à Saint-Guénolé (Penmarc’h), l’une de Saint-Briac en 1935, l’autre de Saint-Malo en 1940. - L.A.S. recto-verso datée du 19 juillet 1935 sur une grande feuille pliée, portant au quart inférieur gauche une gravure sur bois représentant Kan An Awel, la maison d’Armel Beaufils, au sujet de rencontres personnelles et d’un ouvrage posthume d’Anatole Le Braz. « Bien cher Maître et ami, Quand nous ferez-vous l’immense plaisir de franchir cette porte avec votre charmante femme et de visiter notre baie à bord du Zannic ? […] À cette heure vous devez être dans le calme, en présence du grand horizon de mer qui fait oublier le cérémonial des manifestations officielles et les petitesses humaines. Ici il en est de même, ce qui ne nous empêche pas de penser aux amis dont vous êtes, et, que nous voudrions bien voir franchir notre seuil. […] Nous pensons toujours à Sein et Ouessant, nous hésitons entre la dernière semaine de juillet ou la 3e de septembre. Dîtes nous ce qui vous plairait le mieux car nous eussions aimé être du même bateau (par Audierne je crois), enfin dîtes-nous…… Je viens de recevoir de la part de Maggie Le Braz et par elle autographié un bouquin posthume de Le Braz et dont j’ignorais la préparation. Je n’ai lu que quelques passages, des notes… Un peu banal je trouve… On voit que la « reprise » par le maître a fait défaut pour tirer parti d’éléments dont lui seul pouvait trouver l’emploi… J’aime mieux « Face au couchant ». Donnez-nous de vos nouvelles… – Alors il y aura quelqu’un à l’inauguration de Le Goffic… Heureusement il y aura l’U.R.B…. car les éléments de « gauche » de la région, trécoroise, pérosienne et briochine n’ont pas l’air très empressés. […] » - L.A.S. datée du 4.7.36, sur un papier illustré d’un voilier à marée basse (« Le Zannic à St. Briac »), pour bons vœux et au sujet d’une plaque à réaliser sur le débarquement de Jean IV à Dinard. « Cher ami, Entendu, avec plaisir nous irons vous voir dimanche 26 vers 17 heures (car j’ai séance de modèle avant). Merci de vos vœux après les nôtres bien affectueux pour vous et vos chers enfants et encore de bonnes navigation. Armel Beaufils. » Et au verso : À Dinard on me demande d’étudier une plaque de bronze représentant le débarquement de Jean IV à Dinard sous le Prieuré (où il y a bonne tenue contre vents de S, SO et NO.) Je viens de lire Jean IV dans votre Bretagne (je dis votre Bretagne) il ne semble pas y être en très bonne odeur de sainteté. Vous m’en reparlerez… » Armel Beaufils, qui fait ici sans doute allusion à l’Histoire de Bretagne d’Auguste Dupouy (Paris, Boivin, 1932), a réalisé en 1937 une plaque commémorative au retour de Jean IV qui se trouve à Dinard sur la Promenade au Clair de Lune. - L.A.S. de 6 pp. sur 3 ff. in-8 recto-verso, au sujet de La Bretagne artistique et des jeunes artistes que cette société a révélés. « Cher ami, Un ptit bonjour en passant et un petit oubli à réparer car j’aurais voulu vous dire un mot l’autre jour (samedi) à l’exposition de la B.A. [Bretagne Artistique] puisque O.L. [Octave-Louis Aubert ?] vous a investi de la corvée d’un compte-rendu. Bon nombre d’« anciens » ont grogné contre la reprise de la Bret. Art. Au moment de sa formation il y a 20 ans, Lemordant et les types « arrivés » avaient taché de la torpiller (confidentiel), sauf Boucher (on doit lui rendre justice à cet égard qui nous avait fait obtenir cette salle par Guérault son ami), ceci, d’ailleurs ça vous pouvez le dire sinon ce qui précède. […] Voici l’exacte vérité : le principe de la Bretagne Artistique est effectivement d’ouvrir grande la porte aux jeunes surtout. Car c’est là une occasion pour eux de se manifester, ou plus exactement de se révéler, c’est même un devoir des anciens à l’égard de leurs jeunes compatriotes. C’est ainsi qu’en 1924 des jeunes talents presqu’insoupçonnés de leurs compatriotes s’étaient révélés notamment Louis Doré aujourd’hui sociétaire de la Nationale. C’est ainsi qu’en 1935 se révèlent le jeune Mazuet de Saint-Brieuc (26 ans) avec le buste sur lequel j’ai appelé votre attention et qui a fait loucher Quillivic samedi, et le jeune Michel Robert (18 ans) avec son poulailler, fils d’Éloi Robert le sculpteur-praticien que vous connaissez, et encore le jeune Gabriel Coquelin, petit-fils de Gabriel Coquelin, ancien professeur de sculpture à l’école de Rennes. Ne manquez pas cher ami de signaler ces jeunes que nous avons appelé parmi nous. […] » - L.A.S. de 4 pp. sur 2 ff. recto-verso de formats différents, datée à Saint-Briac d’un 14 juillet, au sujet d’un voyage en Italie. Armel-Beaufils demande à Auguste Dupouy de lui refaire parvenir « un bel article sur feu votre cher regretté beau-frère » pour les besoins d’une conférence du Docteur Ravina. Le beau-frère en question pourrait être Jean-Baptiste Rieux, époux d’une des sœurs d’Auguste Dupouy, Alice Dupouy, docteur en médecine, professeur au Val‑de‑Grâce et à la Faculté de Lille. Armel-Beaufils raconte ensuite sur trois pages leur récent voyage d’un mois en Italie avec sa femme. « […] Des villes je puis résumer ainsi nos impressions. Pompeï un miracle. Venise un rêve. Florence une perfection. Mais Rome une ½ déception. À l’arrivée on est stupéfait de l’horrible et monstrueux monument à Victor Emmanuel en plein centre Piazza Venezia, masquant le Capitole (la plus belle chose) et l’on voit de partout cette pièce de pâtisserie montée qui éreint toute la ville. […] Volterra petite ville de 12.000 habit. sur un pic, d’une unité et d’une harmonie impeccables, d’un urbanisme adapté à la tradition de la manière la plus rigoureuse. La France pourrait prendre modèle ! Rien qui ne soit de style. Interdiction de toute pancarte et de toute enseigne. Les touristes y défilent respectueusement et les commerçants observent de bonne volonté cette discipline. Allez donc faire comprendre çà aux commerçants et aux bistrots de chez nous (pauvre Mont St. Michel !) […]. Du point de vue urbanisme, les abords de Venise font exception. Mussolini qui décidément n’avait aucun goût a gâché les abords immédiats de Venise en étendant toute une ferraille industrielle à cent mètres du 1er pont. Il méritait être pendu rien que pour ça. […] » - L.A.S. de 8 pp. sur 4 ff. grand in-8 recto-verso, datée à Saint-Brieuc du 25 janv. 40, au sujet des peintres et écrivains en Bretagne à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. « […] en réponse à votre lettre récente voici les personnalité qui fréquentèrent la Côte d’Émeraude il y a environ ½ siècle – entre 1889 et 1905 –. Bien que vous ne me l’ayez pas demandé mais pour le cas où cela vous serait utile je note quelques têtes de pipes littéraires. » Il liste ensuite des noms avec pour chacun quelques informations, parfois développées, parfois très courtes, plus des avis et souvenirs que des biographies : Richepin, Paul Yves Sébillot, Le Sär Peladan. « C’est tout pour la littérature, les autres ne sont que de second plan. De nos jours… Le chanoine Le Masson de Lancieux, bibliophile distingué […]. Quoiqu’il en soit les uns et les autres peintres et gens de lettres (comme Auguste Dupouy) furent les premiers rabatteurs du tourisme. Oh ironie du sort ! Aussi d’un tord fussent-ils tous les 1ères victimes de leurs enthousiasmes et de leurs indiscrétions. Les uns auraient mieux fait de ne rien écrire, et surtout de ne rien décrire, et même de « la fermer », les autres auraient mieux fait de mettre leurs toiles à l’envers contre les murs de leurs ateliers ou alors de donner à leurs paysages des titres empruntés aux pays du monde les plus reculés : « Java ou Nossi-bé » afin d’envoyer au diable « va voir si j’y suis » les gens avides de bains de mer et de la campagne. Mais revenons à ces malfaiteurs sans-le-savoir qui révélèrent notre pays et l’ouvrirent aux marchands de biens, et au plus salopards des architectes qui un jour devaient souiller notre littoral. – Les Peintres – à peu près même époque 1885-1895 » : Edwin Scott, de la Haenen, Osterlind, O. Kleinch, Marquet, Th. Busnel, Edouard Michon, Pierre Cornillier, Paul Grandhomme, Alexandre Nozal, J-Marie Laloy, Gustave Allaux, Louis Fondacq, puis il donne un avis sur la peinture en Bretagne dans les années suivantes, jusqu’à 1910. « Et puis vous ne m’avez pas demandé çà et je pense même vous en avoir dit plus que ce que vous m’aviez demandé, mais comme j’ignore le caractère que vous entendez donner à votre étude j’ai simplement fait appel à mes souvenirs en tâchant de donner une idée de l’atmosphère artistique, un peu bohême, ingénue dans la solitude des cités ports de pêcheurs non contaminés par la mercante, l’industrie hotellière, les syndicats d’initiatives et leurs projets d’« enlaidissement » […]. À votre tour maintenant… Vous pouvez en effet faire un joli bouquin sur l’histoire de la peinture en Bretagne répartie selon ses coins. Vous avez déjà fait Les Peintres de la Bretagne. » Dans la dernière page, Armel Beaufils parle des prochains projets de publications de Dupouy, dans l’ambiance incertaine de ce début 1940 (« Avez-vous fait votre ouvrage sur Charcot et ajouté une page à l’histoire des grands hommes du pays malouin ? »). Ces renseignements sur la vie artistique en Bretagne ont peut-être pu être demandés par Auguste Dupouy à Armel-Beaufils en vue de la publication de Visages de la Bretagne (Horizons de France, 1941), dans lequel Auguste Dupouy a écrit le chapitre « La Bretagne intellectuelle et littéraire ». - Une note de 4 ff. in-8, adressée à Auguste Dupouy, décrivant l’usage des navires dans différents ports (Granville, Cancale, Saint-Malo, Paimpol, Loguivy, Perros…) : « Granville armait jadis pour la grande pêche – Terre-Neuve, mais n’arme plus. Les types de bateaux étaient les mêmes qu’à Cancale, 3 mâts goëlettes pour Terre-Neuve, bisquine pour la seule pêche (ligne et chalut). Dans les environs du Mont St. Michel, on pêche au doré, cad en fond plat à cause des sables. » « Cancale. 3 mats goelettes pour la gde pêche à Terre-Neuve, il y avait jadis une quarantaine, il n’y en a plus que très peu, c’était des 3 mats goelettes de 300 Tx. » « À St. Malo, une quinzaine de chalutiers à vapeur de 1000 Tx, une dizaine de grands voiliers, encore 3 mats goelettes. » « Le port le plus intéressant après c’est Primel et Roscoff où se trouvent les plus jolies barques ! » (Extraits). Conditions de vente : - Nous acceptons les paiements par ebay, virement bancaire, chèques français ou PayPal. - Envoi par Colissimo, avec assurance et signature. Colis soigné. - Envoi groupé pour plusieurs achats, frais de port en fonction du poids. - Merci de vérifier le contenu du colis et son état au moment de la livraison. - Pour toute question, n'hésitez pas à me contacter. 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Région: Bretagne
Thème: Art